Comme je l’ai dit dans mon article précédent, la Valle de Cocora était pour nous le point culminant de tout notre séjour à Salento. Nous avions prévu en faire l’excursion le mercredi, mais puisqu’on s’est réveillés sur une pluie diluvienne ce jour-là (et qu’on avait déjà suffisamment fait l’expérience des chemins boueux), on a décidé de reporter notre expédition au lendemain. La chance a été au rendez-vous : jeudi matin, un soleil scintillant et un ciel bleu nous attendaient.
Depuis Salento jusqu'à la Valle de Cocora
Le moyen de transport de prédilection pour se rendre dans la Valle est le fameux Willy’s (Jeep). Plusieurs de ceux-ci partent de la place centrale de Salento à toute heure du jour pour transporter les touristes avides d’aller photographier les fameux palmiers de cire de Cocora. Comme on a la philosophie du « early bird catches the worm » depuis le début du voyage, on s’est rendus sur la place centrale dans le but d’attraper le départ prévu à 7:30. Finalement, on a compris que l’heure de départ est plutôt celle à laquelle le Jeep est plein. À 7:00, on était donc sur la route nous menant à la Valle, touristes et locaux entassés derrière la voiture, le vent battant dans nos cheveux.
Le trek de la Valle de Cocora
Rendus à destination, deux choix s’offrent aux visiteurs. À gauche, un chemin mène directement aux palmiers en moins d’un kilomètre de marche. Pour avoir la photo de la carte postale facilement, c’est la voie à adopter. Pour mériter la photo de la carte postale, il faut prendre le chemin de droite. C’est l’option pour laquelle nous avons choisi et nous la recommandons fortement ! Une excursion qui dure de 4 à 6 heures (selon les guides de voyage) trace une boucle dans plusieurs types de paysages pour terminer dans la fameuse Valle de Cocora, là où les palmiers de 60 mètres de haut nous accueillaient dans toute leur splendeur.
La première partie de la randonnée se fait sur un terrain plat, où on côtoyait vaches, chiens et chevaux (certains sans cavaliers! #chevauxindépendants) transportant des bidons de lait d’une ferme à l’autre.
La deuxième partie, ma préférée, continue dans la forêt tropicale très dense, où on s’est sentis vraiment explorateurs en traversant des petits ponts suspendus au-dessus des rivières. Au bout de cette partie, il est possible d’aller vers Acaime pour prendre une petite pause chocolat chaud et fromage (étrange combinaison, mais populaire en Colombie). Vu qu’on n’est pas des faibles (qui a besoin de chocolat chaud lorsque muni de sandwich au jambon?), on a plutôt tourné à gauche pour entamer la troisième partie de la randonnée, ma « moins préférée. » C’est là qu’il faut commencer à monter pour vrai, et avec l’altitude, la végétation change drastiquement pour se transformer en une simple forêt digne du mont Saint-Hilaire. Avec l’absence de flore magnifique à admirer, ne restait plus qu’à observer à quel point mon cardio était déficient.
Finalement, l’ascension se termine à la Finca la Montaña et à partir de là, une légère descente sur une large route de terre nous a mené jusqu’à la tant attendue Valle de Cocora. On n’a pas été déçus. La vue des palmiers est tout simplement époustouflante, et même un peu déroutante. On a presque l’impression de se trouver sur une maquette construite par un enfant qui ne comprend pas tout à fait le principe des proportions. Les palmiers, trop hauts et étroits pour avoir du bon sens, pourraient avoir été collés là avec de la crazy glue, un peu n’importe où. La journée claire et ensoleillée que nous avons eue nous a permis d’avoir des vues incroyables de la Valle, qui est normalement couverte de brume. Je vais laisser les photos parler d’elles-mêmes.
La Valle de Cocora en photos
Plus d'informations
La Valle de Cocora vaut assurément le détour dans la région de Salento. Non seulement pour la vue des palmiers, mais aussi pour la superbe randonnée qui y mène.
Petits conseils :
- Ne prenez pas de guide pour faire la randonnée. Le chemin est très bien indiqué et vous pourrez aller à votre rythme. De plus, comme ça arrive souvent en Colombie, un chien sortira surement de nulle part pour devenir spontanément votre guide de randonnée. On a eu droit à un beau chien noir qui nous attendait et nous montrait le chemin pour presque la moitié du trajet (on l’a baptisé perro, vu notre large registre d’espagnol).
- Vous pouvez prévoir une demi-journée pour faire la randonnée, si vous êtes pressés dans le temps et voulez visiter une ferme de café dans l’après-midi, par exemple. Pour notre part, nous avons fait le trajet en environ 5 heures, dont au moins 2 heures ont été consacrées à prendre des photos ou manger.
- Ayez de bonnes chaussures ! Le chemin est souvent boueux ou bien constitué seulement de grosses roches , alors c’est important d’être bien équipé pour ne pas glisser. On a même croisé un touriste qui marchait nu-pieds, en traînant ses souliers dans ses mains. Exemple à ne pas suivre. Vous auriez dû voir le regard que David et moi nous sommes échangé…
Pour vous donner une idée du trajet et de l’intensité du trek, voici notre parcours sur Strava (sauf le début, on avait complètement oublié de partir le GPS puisqu’on avait un chien guide).